Juste à temps !

Manuche le bagnard

Au début du 20e siècle, les parents du petit garçon Jeannot sont venus en Guyane pour parler de l’amour de Dieu aux bagnards (= des personnes reconnues coupables et condamnées à travailler très dur pour payer leur crime ou leur délit dans une prison spéciale appelée « bagne »).

Un jour, Jeannot trottine dans une salle pendant que deux bagnards balaient. Celui-ci découvre une chaise près de la fenêtre. Que de choses à observer à l’étage en-dessous ! Pour mieux voir, Jeannot grimpe même sur le rebord de la fenêtre.

Manuche, l’un des bagnards, étonné de ne plus entendre l’enfant, lève les yeux de son travail. Il découvre avec horreur que Jeannot est sur le point de basculer dans le vide… ça y est, il tombe… mais l’homme se précipite, allonge le bras, et attrape le pied de l’enfant de justesse. Il le serre de toutes ses forces et retire à lui un petit Jeannot tout blanc, pendu par un pied.

Lorsque l’homme ramène le petit garçon à sa maman et lui raconte ce qui vient de se passer, elle est très émue et lui précise que, chaque jour, elle prie pour que Dieu protège son petit garçon. Elle ajoute :

- « Dieu vous a employé, Manuche, pour sauver la vie de notre cher enfant désobéissant. Quand il a basculé, Jeannot ne pouvait plus rien faire pour échapper à la mort. Mais votre main s’est tendue juste à temps.

Cela me fait penser à vous, Manuche ! Vous êtes en Guyane à cause d’une très grave désobéissance. Vous ne pouvez plus rien faire pour vous sortir de là. Personne ne peut se libérer tout seul du mal et de ses terribles conséquences. Mais Dieu est puissant. Il vous aime, Manuche. Il étend sa main vers vous pour vous sauver… peut-être au dernier moment de votre existence. Le voulez-vous ? J’attends votre réponse, et Dieu aussi l’attend… »

Pensif, Manuche s’éloigne.


Les jours s’écoulent. Chaque fois que Manuche aperçoit Jeannot, il se souvient de son propre geste qui a sauvé l’enfant. Et ses pensées s’enchaînent :

« D’accord, j’ai retenu le petit au dernier moment. C’était mon devoir, voilà tout… D’ailleurs il n’a pas crié, le gosse !... Seulement Dieu, lui, attend notre appel pour nous sauver. C’est toute la différence. Peut-être bien qu’il attend ma… Mais non ! Je suis complétement fou : pas possible que Dieu s’occupe d’un gars au passé si horrible… »

Manuche réfléchit à tout cela, le matin, le soir, la nuit, mais il n’a toujours pas donné « sa » réponse.


Un jour, une lettre arrive pour lui. Il apprend que sa mère est morte, mais que, malgré sa mauvaise vie, elle l’avait toujours aimé et lui pardonnait.

Cette lettre, Manuche va la lire et la relire. Il sait qu’il a causé beaucoup de peine à sa mère. Il lui reste encore un espoir : si seulement il pouvait la revoir là-haut, au ciel. Mais est-ce qu’un malfaiteur peut entrer au ciel ?


Un jour, n’y tenant plus, il se précipite vers la maman de Jeannot :

- « Oh ! Madame, aidez-moi à me préparer pour retrouver ma mère !

- Venez chez nous, Manuche.

- Non… je ne suis pas digne de marcher à côté de vous !

- Manuche, lorsque Jésus-Christ, le Fils de Dieu, a été mis à mort sur la croix, qui était à côté de lui ?

- Un brigand, si je me souviens bien.

- Oui ! Tout d’abord il s’était moqué de Jésus, mais ensuite ce malfaiteur a réfléchi : « Que de mauvais coups j’ai fait pendant ma vie ! C’est à cause de mes crimes que je suis là… mais celui-ci n’a rien fait de mal. » Et tout à coup il a entendu des paroles extraordinaires : « Père, pardonne-leur ! » Il a compris : en mourant ainsi, Jésus payait le prix du pardon… même pour un malfaiteur. Alors le brigand a prié : « Souviens-toi de moi… » Jésus lui a répondu : « En vérité, je te dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis ». (Évangile de Luc chapitre 23 versets 34, 42-43) Manuche ! Ce criminel méritait-il la moindre place au ciel ?

- Oh non ! Et moi non plus !

- Mais si vous comprenez que Jésus est mort à cause de vous, qu’il a été puni à votre place, et si vous lui demandez de laver votre cœur et votre conscience, vous serez pardonné tout de suite, Manuche, et vous pourrez entrer au ciel comme le malfaiteur de la Bible. »

Manuche prie immédiatement, demandant de tout son cœur le pardon pour ses péchés. Une immense paix vient remplir son cœur !

Au dernier moment, Manuche a donné sa réponse à Dieu ; il a cru que Jésus avait payé pour lui. Au dernier moment ? Oui, cette même nuit quelqu’un a tué Manuche.

Ce bagnard n’est heureusement pas mort sans avoir donné sa réponse.


Et toi ? Peut-être te sens-tu trop misérable ? Mais il n’y a pas de trop grande misère pour Dieu ! Il a dit :

« Venez à moi VOUS TOUS qui êtes… chargés ». Matthieu 11 verset 28

Ou toi ? Peut-être te sens-tu honnête devant les hommes, mais est-ce que c’est aussi le cas devant Dieu ?

Et si tu devais mourir cette nuit ? As-tu donné ta réponse à Dieu ? Il n’attend qu’un mot de ta part pour te sauver.

Cette histoire vraie est tirée du livre Jeannot chez les bagnards de Samuel Grandjean, avec l’autorisation de l’auteur. (Ce livre est malheureusement épuisé.)

Publié le 06.06.2017


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