Serguei raconte son histoire : J'avais 15 ans quand j'ai dit à ma mère : Bon, maintenant je suis assez grand pour vivre ma vie. Je veux être riche, célèbre, indépendant... Et je suis parti avec une grande confiance en moi. Mais je suis très vite tombé dans la délinquance. Et je me suis retrouvé en prison. J'y ai rencontré des caïds du crime. L'un d'eux m'a dit : "Tu veux être riche, célèbre et craint de tous ? Je vais te montrer comment tu peux facilement y arriver". J'ai été un bon élève, je me suis drogué, j'ai été chef de bande et je suis descendu de plus en plus bas. Après trois peines de prison (14 ans en tout), à 35 ans je devais encore faire 15 ans de plus. Mais j'ai crié vers Dieu : "Aide-moi, fais-moi sortir, je t'en prie. Et je te servirai...". Et miraculeusement j'ai été libéré après 7 mois ! Mais en sortant, j'ai oublié ma promesse. Je suis tombé de plus en plus bas. Pourtant, aussi éloigné de lui qu'on soit, le Seigneur continue à frapper à la porte du cœur, sans se lasser. Un jour, je suis entré dans une maison pour voler. Sur la table, il y avait un Nouveau Testament. J'ai eu peur et je suis sorti en courant. Mais au bout de 3 mois je suis retourné à la case prison multirécidiviste ! Sans espoir ! Avec une autre peine de 1 an et demie à purger ! Quand je faisais le bilan de ma vie, c'était une catastrophe : j'étais seul, sans famille, j'avais peur, je haïssais tout le monde et je me haïssais moi-même. J'avais trompé les hommes et menti à Dieu. Ma vie ne valait pas la peine d'être vécue. Désespéré, j'ai pensé au suicide.
Ce jour-là, j'ai reçu la visite d'un ancien co-détenu, qui annonçait l'évangile dans les prisons. Il m'a donné un évangile : "Lis ceci, il y est question de vie". - "Que peut m'apporter cette lecture ? Ma vie me fait horreur, je veux en finir". - "Je t'en prie, lis-le, c'est la vraie vie". Et j'ai commencé à lire... La pureté de la vie de Jésus, le don de lui-même, ses paroles, tout m'a confronté à l'échec de ma vie, à ma honte. J'ai prié le Seigneur, je lui ai demandé pardon. Mais je n'ai pas ressenti de soulagement. J'ai dit à l'évangéliste lors de sa visite suivante : "Dieu ne veut pas m'écouter, il ne pardonne pas, ça ne marche pas !" Il m'a répondu : "C'est parce que tu ne lui as pas tout dit. Confesse-lui tous tes péchés. Dieu est le Créateur, il te connait jusqu'au fond, il sait ce que tu as fait depuis ta naissance. Si tu caches un péché, un seul, il pèsera sur ton cœur comme une pierre. Si tu lui avoues tout, tu seras complètement libre et en paix". Oui, j'avais omis de confesser un péché, que je pensais être le seul à connaître ! Alors ce soir-là, j'ai décidé de tout dire au Seigneur. J'avais envie de pleurer. Mais j'étais dans une cellule avec une soixantaine de prisonniers, un homme ne pleure pas, du moins en public ! Je me suis étendu sur ma couchette, et sous la couverture, écrasé par mes péchés affreux, j'ai demandé pardon à Dieu. Et Dieu a entendu mes cris de repentance... Une paix que je n'avais jamais connue a rempli mon cœur, j'ai su, sans aucun doute, que Dieu existait, qu'il m'aimait, qu'il entendait la prière, qu'il avait changé mon cœur. Alors je me suis levé et, en pleine nuit, j'ai réveillé tous les prisonniers : "Ecoutez tous, Dieu est dans mon cœur, j'ai sa paix, je suis heureux...". - "Oui, Serguei, rendors-toi" ont-ils dit, pensant que j'étais devenu fou. Mais moi, j'étais léger comme jamais, délivré.
Avais-je rêvé ? Non, le lendemain, la paix, la joie étaient toujours là, c'est comme si on m'avait enlevé un fardeau immense qui m'oppressait. Si tu veux connaître sa paix, je t'en prie, remets tout entre les mains du Seigneur.
Les jours suivants n'ont pas été faciles, mais le Seigneur m'aidait. Mes codétenus me testaient, pour savoir si j'avais vraiment changé. Ils m'opprimaient par diverses corvées... Mais j'ai trouvé d'autres croyants. Et dans cette prison il s'est constitué un groupe d'une vingtaine de chrétiens. Nous nous réunissions pour lire, prier et chanter. Nous essayions de vivre comme les premiers chrétiens, de tout partager. Des frères venaient nous visiter. J'ai beaucoup appris pendant cette période-là. La difficulté, c'était d'apprendre à s'aimer les uns les autres, à prier pour les autres en s'oubliant soi-même. Nous témoignions aussi à nos voisins de cellule. J'ai commencé à réfléchir à mes perspectives d'avenir.
Quand je suis sorti de prison, je n'avais ni famille ni maison, ni nourriture. Dénuement complet. Mais j'avais le Seigneur, j'étais riche en lui, il me connaissait et je le connaissais. Je me suis mis à genoux et j'ai dit : "Seigneur, j'aimerais te servir, où tu veux, comme tu veux". Il m'a répondu par ce verset de la Bible : « Va dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur t'a fait et comment il a usé de miséricorde envers toi. » Marc 5. 19 "Mais, Seigneur, je n'ai pas de maison... - D'où viens-tu ?"- De prison - Alors retourne vers les prisonniers et raconte-leur la délivrance du Seigneur". Et c'est ainsi qu'a commencé mon travail dans les prisons russes...
Aujourd'hui je suis marié et j'ai quatre enfants. Ma femme aussi est engagée dans un travail auprès des prisonnières. La grâce du Seigneur est immense ! « De la poussière il fait lever le misérable, de dessus le fumier il élève le pauvre, pour les faire asseoir avec les nobles : et il leur donne en héritage un trône de gloire. » 1 Samuel 2. 8 Il veut aussi entrer dans ton cœur et dans ta vie. Ouvre-lui la porte. « Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, tu seras sauvé. » Romains 10. 9