Sur le bord de la rivière Kronkel, au cœur de la Nouvelle Guinée, le peuple sawi s'apprête à livrer l'un de ses continuels combats meurtriers contre la tribu ennemie du village voisin. Il faut laver les insultes dans le sang. Des cris sauvages déchirent l'air moite de la jungle, des flèches sifflent autour des cases sur pilotis. Don bondit de chez lui : « Assez ! » hurle-t-il.
Au péril de sa vie, il se tient en face des guerriers en gesticulant. Surpris, les hommes se figent ; Don profite de l'accalmie : « Voilà cinq mois que je suis ici, crie-t-il, je vais m'en aller dans un autre village, car vous cherchez toujours à vous entretuer. » Don réalise avec tristesse que s'il s'en va, les Sawis, attirés par les soins médicaux qu'il leur donne, se disperseront dans la forêt et auront moins de sources de conflits. « Je veux la paix ; mais si j'en parle, ils sont, eux, pour la guerre. » Psaume 120. 7
- Non, ne nous quitte pas ! Nous allons « nous asperger d'eau fraîche » (ce qui veut dire : faire la paix).
Le lendemain, la population des deux villages est sortie des cases, tous, hommes, femmes et enfants, silencieux et tendus, ceux de Kamur en face de ceux d'Haenam. Don, intrigué, regarde les femmes serrer très fort leurs bébés dans les bras.
Soudain, haletant d'émotion, Kaiyo, un guerrier de Kamur, se précipite chez lui et emporte son fils de six mois, sous les yeux de sa femme qui hurle de désespoir. Maintenant il s'approche de ceux d'Haenam, attentifs : « Mahor, crie-t-il, après avoir choisi un des guerriers ennemis, je te donne mon fils et avec lui mon nom. Soutiendras-tu notre cause parmi les tiens ? »
- Oui, je soutiendrai la cause de la paix entre nous, répond-il, en prenant le bébé dans ses bras. Une clameur de joie retentit de part et d'autre.
Alors un des hommes d'Haenam, levant très haut un de ses fils, crie à son tour : « Kaiyo, je te donne mon fils et avec lui mon nom. Soutiendras-tu la cause de notre village ? »
- Oui, je le ferai, dit-il, en repartant vite avec le bébé, que des parents essaient de rattraper.
Puis la population de chaque village vient poser les mains sur « son » bébé pour sceller le pacte de paix. Alors que chaque enfant est préparé pour la fête, ils se mettent à danser tous ensemble, en riant et en chantant, au son des tambours. Et ils échangent des cadeaux et leurs noms : ils font maintenant partie de la même famille.
- Que vont devenir ces enfants ? demande Don.
- Ce sont des enfants de paix (tarop). Tout le village veillera sur la vie de son tarop. Tant qu'il est vivant, il est le gage de la paix entre les deux villages.
Don songe que la mortalité infantile est si forte (aucun enfant n'est à l'abri d'une chute dans la rivière, une morsure de serpent ou une attaque de malaria) que la paix, qui réclame un tel sacrifice, est très fragile et peut être perdue en peu de temps ! Chez ces peuples qui ont la traîtrise comme idéal, comment faire confiance et établir la paix ? Seulement en donnant son propre fils ! Et quiconque pose la main sur ce fils donné s'oblige par serment à garder la paix.
Voilà deux mois que la paix règne entre les deux villages : le tarop remplit son office ! Don est venu dans la maison des hommes, et, avec tout le vocabulaire qu'il a pu assimiler, il leur parle :
- Vous pensez qu'il n'y a pas d'autre moyen pour faire la paix que de donner un enfant tarop, mais Myao Kodon (l'Esprit suprême, Dieu), dont j'apporte le message, a dit la même chose : la vraie paix ne peut jamais s'établir sans un enfant de paix. Mais où trouver un enfant qui établisse la paix pour toujours : un tarop éternel ? Quel enfant Kaiyo a-t-il donné ?
- Son propre fils.
- L'a-t-il donné parce qu'il voulait s'en débarrasser ?
- Non, il l'aimait beaucoup.
- Comme Kaiyo, Dieu a donné son fils unique et bien-aimé. Écoutez ce que Dieu dit :
« Un enfant nous est né, un fils nous a été donné… et on appellera son nom : Merveilleux, Conseiller..., Prince de paix (tarop), à l'accroissement de son empire et à la paix, il n'y aura pas de fin. » Ésaïe 9. 6
Tous les hommes se penchent, étonnés, vers le petit « tas de feuilles » que Don tient à la main. Ce fils, c'est Jésus. Jésus n'a pas été un tarop pour un seul village, mais pour tous les villages et tous les peuples. Dieu savait que les hommes le mépriseraient et même le tueraient, mais il l'a donné quand même.
Une expression de tristesse passe sur tous les visages, car l'un ou l'autre a eu, un jour, un enfant tué ainsi ! Don explique que les hommes qui ont fait mourir Jésus ont gravement péché. Mais pourtant Dieu s'est servi de leur crime pour accomplir son plan : par ce sang répandu, il a fourni une expiation pour apaiser la colère de Dieu contre les hommes méchants. Aujourd'hui Jésus est de nouveau vivant et vivant pour toujours.
- Comment peut-on recevoir le tarop de Dieu ?
- Pas dans ta maison, comme l'enfant de paix, mais en acceptant son Esprit dans ton cœur, une fois pour toutes. Dieu a donné son Fils pour vous. Posez vos mains sur Lui avec confiance !
- Je veux recevoir le parfait enfant de paix de Dieu, dit le chef, tandis que la joie l'illumine.
- Est-il entré ? demande Don dans un murmure.
- Oui, il est entré ! C'est Jésus !
En effet, le Seigneur Jésus « a fait la paix par le sang de sa croix » Colossiens 1. 20, une paix parfaite, à laquelle il n'y a rien à ajouter.
« Il est venu et a annoncé la bonne nouvelle de la paix » à TOUS. Éphésiens 2. 17
Plus de cent pays dans le monde sont actuellement ravagés par la guerre et son cortège d'horreurs, car le cœur humain est un abîme de méchanceté. Et si tu vis dans un pays en paix (pense à en remercier Dieu), ne vois-tu pas tout autour de toi querelles et disputes ? Où trouveras-tu la vraie paix, celle du cœur et de la conscience, quand tes péchés pèsent si lourd ? II existe un chemin de paix, un seul. JÉSUS CHRIST a dit : « Je vous laisse MA paix ; je vous donne MA paix. » Jean 14. 27 Dieu l'a envoyé sur la terre, mais « le monde ne l'a pas connu. Il est venu..., et les siens ne l'ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l'ont reçu..., à ceux qui croient en son nom, il leur a donné le droit de devenir enfants de Dieu. » Jean 1. 11
Lui as-tu demandé cette paix du cœur qu'il veut te donner aujourd'hui ?