Dans la détresse tu as crié, et je t'ai délivré

« Dans la détresse tu as crié, et je t'ai délivré. » Psaume 81. 7
Du Cameroun, décembre 90...

Les premières années de ma vie ressemblent à celles de beaucoup de mes compatriotes camerounais. Je suis né dans un village de l'Est, vers l'année 1970. Je n'ai jamais su qui était mon père, et ma mère est morte à ma naissance. Ma vieille grand-mère s'est occupée de moi tant bien que mal. Mais très vite, je lui ai donné du fil à retordre : que faire d'un garçon qui ne pense qu'à courir de droite à gauche en quête d'un mauvais coup ! Vers l'âge de dix ans, ma triste renommée avait dépassé le cadre du village ! Pourtant, au fond de moi, j'étais très malheureux, je me posais beaucoup de questions sans réponse : pourquoi suis-je né ? Que vais-je devenir ? À quoi sert-il de vivre ? Qu'y a-t-il après la mort ? J'étais agressif, rempli de haine et d'amertume. Je pensais parfois au suicide — oui, déjà à dix ans ! Cette année-là, j'ai beaucoup espéré être recueilli par un de mes oncles, mais aucun n'a voulu de ce délinquant que j'étais devenu. Ma rancune n'a fait que grandir, contre eux en particulier, contre la société en général et contre Dieu.

Alors je décidai de partir. Où ? N'importe où ! Loin de mon village, loin de ceux que je détestais. Évidemment cette fuite m'amena à Yaoundé la capitale. En quelques semaines, dans les rues grouillantes, j'ai parachevé ma formation de malfaiteur ! Pour manger, je volais, ou fouillais les poubelles, heureux des restes que j'y trouvais. Pourtant, je dois dire que, longtemps avant ma naissance, Dieu me connaissait ; et il prit soin de moi. Je fus recueilli par une prostituée qui comprenait bien mon problème parce qu'elle était passée par le même chemin. Une de ses connaissances, un professeur de lycée, m'inscrivit en sixième et là, en 1981, je devins membre du Groupe Biblique des Élèves. Dès ce moment-là, le Seigneur Jésus a commencé à tourner ma vie d'une façon différente de ce que j'avais prévu. J'avais projeté, par exemple, d'aller chez Abou Nidal à l'école syrienne du terrorisme, d'y faire mes classes et de revenir tuer tous les gens de ma famille... J'avais beaucoup d'autres « bonnes » idées en tête, mais le Seigneur fit s'écrouler tous mes projets diaboliques les uns après les autres.

Je témoigne que le reste de ma vie fut un MIRACLE. J'ai commencé à suivre des cours du soir, j'ai loué une chambre quand ma logeuse est repartie au village, et, pour subvenir à mes besoins, je me suis mis vendeur de journaux. La main du Seigneur a été puissante dans toutes mes circonstances. Pendant ces dix dernières années les épreuves n'ont pas manqué, certaines très dures, mais le Seigneur Jésus a changé mon cœur ; la paix, la joie, l'amour que Dieu y a mis ont pour ainsi dire « étouffé » ces épreuves.

Aujourd'hui, à vingt ans, je n'ai pas d'emploi, j'habite seul, mais je suis l'homme le plus heureux du monde. Ma vie c'est Christ, et ma prière quotidienne c'est qu'Il fasse de moi « un de ses bons soldats » et qu'Il me donne l'occasion de rentrer chez moi pour annoncer à ma famille que j'ai trouvé le meilleur des trésors.

« Bienheureux ceux dont les iniquités ont été pardonnées et dont les péchés ont été couverts. »
« Bienheureux l'homme à qui le Seigneur ne compte point le péché. » Romains 4. 7-8
« Que le Dieu d'espérance vous remplisse de toute joie et paix en croyant. » Romains 15. 13
De France, avril 89...

Arlette était une petite fille que ses parents, un couple d'étudiants, n'avaient pas désirée. Peu après sa naissance, elle avait été recueillie par une tante qui l'éleva tendrement. Mais la fillette souffrait du rejet de ses parents et elle grandit en leur rendant bien l'hostilité qu'ils lui manifestaient. Jamais son père ne lui adressait la parole, jamais il ne s'intéressait à ce qu'elle disait ou faisait ; pour eux, c'était comme si elle n'existait pas. Jusqu'au jour où l'adolescente, révoltée à la suite d'une gifle, quitta la maison sur un coup de tête.

Elle aurait pu devenir une délinquante, tant sa haine était grande. Mais Dieu avait un plan pour sa vie et l'a gardée. Après bien des années, où elle s'est mariée, a eu des enfants, où elle a organisé sa vie du mieux possible, des années où Dieu la cherchait, un jour elle a rencontré le Seigneur et elle s'est mise à l'aimer beaucoup.

Or voilà qu'un soir, ses parents, avec qui elle n'avait pas eu de contacts depuis le jour de sa fuite, téléphonent pour annoncer leur arrivée. Quelle épouvantable catastrophe ! Ce jour-là, Arlette prend conscience que la haine est toujours dans son cœur. Tout en elle se révoltait contre cette visite ; toute sa souffrance et son amertume de petite fille incomprise lui revenaient, tous ses tristes souvenirs... « Je savais que je les détestais, mon père surtout, mais je me disais : maintenant tu es chrétienne, comment peux-tu à la fois aimer le Seigneur et détester tes parents ? Et je faisais tous mes efforts pour me préparer, mais c'était impossible : je ne pouvais pas aimer des gens pour qui j'avais éprouvé une si forte haine pendant des années ! »

Arlette a fait alors la seule chose nécessaire : elle a supplié le Seigneur. Elle a demandé l'aide d'une amie chrétienne et toutes les deux, à genoux, elles ont crié vers le Dieu des délivrances, le Père qui aime chacun de ses enfants. Dans une prière fervente, en pleurant et en confessant le fond de son cœur, Arlette s'est écriée : « Toi, Seigneur, tu peux tout, mets l'amour dans mon cœur ! » C'est une femme rayonnante qui s'est relevée de sa prière. Émerveillée, elle répétait : « Je les aime, je les aime... Le Seigneur a répondu. »

Oui, il a répondu pendant la prière. Arlette a reçu ses parents paisiblement. Bien sûr, tout n'a pas toujours été facile. Et on ne peut pas s'appuyer pour tous les jours de sa vie sur une expérience miraculeuse que Dieu permet un jour : on doit lui faire confiance dans chaque circonstance, petite ou grande, pour chaque pas, l'un après l'autre.

« Invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai, et tu me glorifieras. » Psaume 50. 15

Dieu n'a pas promis une vie facile à ses enfants mais il a promis qu'il les accompagnerait dans leurs circonstances.

Le Seigneur veut te donner Sa paix, Sa joie, Son amour.

« Je vous laisse la paix ; je vous donne ma paix. Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés ; demeurez dans mon amour... » Jean 14
« Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit accomplie. » Jean 15

Regarde l'apôtre Paul en prison, attaché à un soldat, souffrant du froid et de la faim, vieillard entravé dans sa liberté, et écrivant : « J’ai appris à être content en moi-même dans les circonstances où je me trouve. JE PUIS TOUT EN CELUI QUI ME FORTIFIE. » Philippiens 4. 10-14

Publié le 20.04.1991


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