Rambhau, le, vieux pêcheur de perles indien vient de remonter d'une plongée avec une grosse huître perlière entre ses dents. Il l'ouvre aussitôt : une perle magnifique luit au soleil.
— Quelle trouvaille ! s'écrie son ami chrétien, David Morse, elle vaut une fortune !
— Mais elle a des défauts, rétorque le pêcheur, regardez : une tache ici, une brèche là, et elle est trop allongée...
— Moi, je la trouve parfaite. En avez-vous vu de plus belles ?
— Oui ! J'en ai une… et sa voix se cassa. Vous la trouvez parfaite ? C'est ce que vous m'avez souvent dit : les gens se croient parfaits, mais Dieu les voit comme ils sont réellement.
— Certainement Rambhau, mais Dieu peut rendre l'homme parfait s'il croit simplement sa Parole et accepte le salut qu'il donne gratuitement.
— Non ! Ce serait trop facile. Peut-être suis-je trop orgueilleux mais il faut que je gagne ma place au ciel.
— C'est impossible, mon ami. Ce n'est pas en faisant beaucoup d'œuvres que vous irez au ciel. Jésus Christ est le seul chemin. Il vous faut accepter la vie nouvelle que Dieu vous donne par son Fils. Vous êtes vieux, Rambhau...
— Oui, c'est aujourd'hui ma dernière pêche. Maintenant je veux faire un pèlerinage à genoux jusqu'à Delhi, pour m'assurer le ciel.
— Jusqu'à Delhi ! Mais il y a plus de mille kilomètres ! À votre âge, vous ne résisterez pas !
— Je souffrirai, je sais, mais ma souffrance me gagnera le ciel.
— Rambhau mon ami, ne faites pas cela, je vous en supplie. Jésus Christ est mort pour vous acquérir une place au ciel.
— Vous êtes mon ami, Monsieur Morse, mais vous ne m'empêcherez pas d'aller jusqu'à Delhi.
Quelques jours plus tard, le vieillard se présente chez son ami chrétien.
— Je pars à Delhi dans huit jours... Je dois vous montrer quelque chose — Et il sort un petit coffret — J'ai eu un fils… le meilleur pêcheur de perles des côtes de l'Inde : il était ma joie et ma fierté. Il rêvait de trouver une perle plus belle que toutes les autres, et un jour, il l'a trouvée. Mais pour l'avoir, il est resté trop longtemps sous l'eau et il en est mort... — Le vieil homme tremblait — J'ai gardé cette perle ici... mais maintenant je vais partir et qui sait si je reviendrai ? Aussi je veux vous donner ma perle, à vous, mon meilleur ami. Il ouvre le coffret et en retire lentement un énorme joyau d'un éclat incomparable, d'une valeur fabuleuse.
— Oh ! Quelle merveille !
— Oui, elle est parfaite.
Pris d'une impulsion subite, David Morse dit :
— Laissez-moi l'acheter. Je vous en offre dix mille dollars.
— Oh, Monsieur Morse ! Que dites-vous !
— Quinze mille ou plus, je travaillerai pour l'acquérir.
— Mais, s'écrie Rambhau indigné, cette perle est hors de prix. Personne au monde n'est assez riche pour payer ce qu'elle vaut pour moi. Je ne la cèderais pas pour des millions. Elle n'est pas à vendre. Vous ne pouvez l'avoir que comme un don de moi, votre ami.
— Non, je ne veux pas l'accepter ainsi. Ce serait trop facile ou bien suis-je trop orgueilleux, mais je veux la payer ou travailler pour l'acquérir.
— Vous ne comprenez pas ! Mon fils unique a donné sa vie pour avoir cette perle. Ce qui en fait la valeur, c'est la vie de mon fils. Je ne peux pas vous la vendre mais je veux vous la donner. Acceptez-la comme une preuve de mon amitié.
Très ému, D. Morse ne peut répondre, puis saisissant la main du vieillard, il dit doucement :
— Rambhau, ne voyez-vous pas ? Ce que je vous ai dit, c'est exactement ce que vous avez dit à Dieu. Et ce que vous me répondez, c'est ce que Dieu ne cesse de vous dire... — Le regard du pêcheur se fait interrogatif — Dieu vous offre le salut comme un libre don : il est si grand et d'un tel prix qu'aucun homme sur la terre ne pourrait l'acheter. Nul n'est assez bon pour le mériter. Vous donner l'entrée au ciel a coûté à Dieu la vie de son Fils unique. Aucun pèlerinage au monde ne pourrait gagner le salut. Rambhau, j'accepte votre perle avec humilité, en demandant à Dieu de me rendre digne de votre affection. Mais vous, ne voulez-vous pas accepter avec humilité le grand don de Dieu, signe de son amour pour vous, sachant qu'il a fallu la mort de son Fils pour qu'il puisse vous l'offrir ?
Des larmes coulent sur les joues du vieil homme.
— Ah, je comprends maintenant ! Il y a deux ans que je reconnais la valeur de l'enseignement de Jésus mais je ne pouvais accepter un salut gratuit. Je vois qu'il y a des choses qui ne peuvent être ni achetées ni gagnées parce qu'elles sont sans prix. Oh oui, je reçois le don de Dieu, conclut le vieux pêcheur avec reconnaissance.
Rambhau était un vieux pécheur, toi tu es un jeune homme, une jeune fille ; à tous, jeunes et vieux, Dieu offre le même don. Chacun est libre de l'accepter ou de le refuser. Refuser c'est mépriser l'amour de Dieu.
« Mais comment l'homme serait-il juste (ou parfait) devant Dieu ? » Job 9. 2
« Étant justifiés gratuitement par sa grâce. » Romains 3. 24 La cause est l'amour de Dieu.
« Ayant été maintenant justifiés par son sang. » Romains 5. 9 Sur la base de la mort de Jésus Christ à la croix.
Les bonnes œuvres seront la preuve de la foi :