Le monde démocratique choisit ses gouvernants en procédant à des élections. Députés, délégués, président, sont élus par le peuple. Des candidats se présentent. On choisit l'un d'eux et on lui confie une mission de durée limitée. Il faut souvent organiser de nouvelles élections.
Remontons dans nos souvenirs jusqu'à 2000 ans en arrière. À cette époque-là eut lieu la plus importante élection de l'histoire. C'était devant le tribunal d'un gouverneur de l'autorité d'occupation, homme orgueilleux et cruel, mais plus soucieux de faire carrière que de rendre justice.
Pas de campagne électorale, pas de grands discours. Les « électeurs » manifestaient bruyamment, mais se laissaient facilement manipuler par des éléments fanatiques. Le véritable enjeu de l'affaire était délibérément caché sous de mauvais prétextes. Il ne s'agissait pas d'attribuer une position de responsabilité et d'honneur. Non, on se servait de la versatilité de la foule et de ses caprices pour un choix odieux de vie ou de mort. Deux personnes étaient en présence ; laquelle fallait-il relâcher, laquelle crucifier !
Le peuple a « élu » le brigand, l'émeutier, le meurtrier, le révolutionnaire endurci et impitoyable. C'est celui-là, Barabbas, que l'on a libéré.
Le peuple a rejeté le juste, celui qui était faussement accusé de subversion politique et de blasphème, celui contre lequel aucune charge ne pouvait être produite, Jésus.
Quel choix effrayant !
Cette foule connaissait pourtant bien Jésus. Tout récemment encore, il avait « passé de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservi à sa puissance. » Actes 10. 36 Il voulait même aller beaucoup plus loin, il voulait réconcilier le monde avec Dieu.
Depuis longtemps, la conduite irréprochable de Jésus et ses paroles de vérité avaient rendu les chefs jaloux et les avaient mis mal à aise dans leur conscience. Alors ce jour-là ils « excitèrent le peuple » aveugle et ignorant ; et « toute la multitude s'écria ensemble, disant : Ôte celui-ci (Jésus), et relâche-nous Barabbas. » Luc 23. 18
Pilate « prononça que ce qu'ils demandaient fut fait ». - « Il livra Jésus à leur volonté. » Luc 24. 25-26 Il libéra le coupable et fit crucifié le juste ! Les acteurs de ce procès sont devenus les criminels.
Décision tragique ! Que montre-t-elle ? Serait-ce le fond de la nature humaine, son inconstance, son caractère « barrabbien », et son hostilité à Dieu ? Nature de péché qui nous prive de la capacité d’établir la paix dans le monde, et nous conduit aux portes de la mort éternelle. Car celui que l’on a rejeté est le « prince de Paix » Ésaïe 9. 6 et « le Sauveur du monde ». 1 Jean 4. 14
Mais voici un fait inimaginable et merveilleux. Dieu prend occasion de ce choix désastreux pour déployer toutes les immenses ressources de son amour. Jésus a été chassé, alors Dieu a fait de lui la rançon pour notre salut. Nous l'avons refusé et crucifié ; Dieu l'a ressuscité et l'a élevé dans la gloire du ciel.
Par cet acte, nous donnons la mesure de notre profonde opposition à Dieu. C'est le comble du mal, de la haine, de la corruption, de la cruauté, de la folie (car c'est une folie que de contester contre Dieu
Par le même acte, Dieu donne la mesure de tout ce qu'il est, et pose le fondement de notre réconciliation.
C'est la victoire de l'amour et de la justice. Dieu vient au-devant de l'homme pour l'arracher à sa misère, et cela au moment où cette misère se dresse contre lui de la pire façon.
Justice ? Oui, car le Dieu juste et saint a obtenu totale réparation pour tous les péchés des croyants. Il ne pouvait pas les laisser impunis, alors il a « envoyé son propre Fils… pour le péché » Romains 8. 3, c’est-à-dire comme sacrifice pour le péché. « Lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois » (les péchés des croyants). 1 Pierre 2. 24
Amour ? C'est son Fils unique que Dieu a donné : « Il avait encore un seul fils bien-aimé ; il le leur envoya… disant : ils auront du respect pour mon fils... L'ayant pris, ils le tuèrent. » Marc 12. 6 L’amour éternel entre les personnes divines surpasse toutes nos pensées. C'est précisément de cette source intarissable que découle l'amour dont nous sommes aimés ; l'amour qui s'étend aux hommes du monde entier.
Le parti de Barabbas, c'est le parti de l'homme, qui se croit principe, centre et fin de tout, maître de son destin. En réalité il est faible, soumis à des forces qui le dépassent ; il est pécheur. — Mais citons un journaliste :
« Le millénaire qui vient de s'achever aura apporté son lot de progrès, mais aussi de barbarie; de démocratie, mais aussi de tyrannie. Désenchantement du monde, faillite des idéologies, dépréciation du politique. En un siècle, que de désillusions ! - Reste, pourtant, l'individu, tiraillé entre repli sur soi et quête de nouvelles vérités. »
Rester tiraillé ? Non ! Dieu appelle chaque individu à faire sa propre « élection ».
Choisissez Jésus Christ ! En lui la lumière triomphe des ténèbres, la vérité dénonce le mensonge, l'amour surmonte la haine, la justice ôte le péché, la grâce détourne le jugement, le salut nous arrache à la perdition.
Jésus interroge : « ET VOUS, QUI DITES VOUS QUE JE SUIS ? » Luc 9. 20