Pierre est parti pêcher à marée basse. Il reste des trous d'eau où il attrape des crabes et des crevettes. Le long de la falaise, il passe un bon après-midi de détente. Soudain il réalise que la mer a remonté ; elle lui coupe le chemin de retour. Devant lui la falaise, derrière lui maintenant un creux profond l'empêche de rejoindre le rivage... Il reste une seule solution : monter sur un rocher et attendre les secours ! Il gesticule, appelle, la peur au ventre, jusqu'à ce que les sauveteurs l'aperçoivent de la plage. Ils ont l'habitude des imprudents.
Aussitôt, ils mettent à l'eau leur canot de sauvetage et s'élancent dans le rugissement de leur puissant moteur. Pierre, honteux, voit le bateau s'approcher à toute allure. Il sait que la délivrance est proche. Il n'a pas dit : "Je n'aime pas ce bateau", ou "je n'ai pas confiance dans le pilote", ou "je préfère regagner la plage tout seul". Non, il sait que s'il ne monte pas dans le bateau, il mourra noyé quand la mer recouvrira les rochers. Il n'hésite pas, il entre dans le canot en remerciant très vivement les sauveteurs.
Monter dans le bateau est une image de la foi.
Ce qui a sauvé Pierre, c'est le bateau de secours. Il a apprécié les moyens employés pour le sauver : un bateau solide, un pilote compétent... Il a fait confiance aux sauveteurs. Tant qu'il n'était pas monté dans le bateau, il n'était pas en sécurité. Il a montré qu'il voulait être sauvé en acceptant le moyen offert : il a lâché l'abri provisoire du rocher pour saisir la main du sauveteur qui l'a tiré par-dessus bord.
Dans ce monde, l'homme est comme une coquille de noix sur l'océan ; il est instable, fragile, sans but ni avenir. Parfois il voit la mort de près. Mais Dieu a tout prévu pour cet homme perdu à cause de ses péchés, car il veut le sauver :
« Tu as aimé mon âme, la retirant de la fosse de destruction, car tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos » Ésaïe 38. 17, ou bien « dans les profondeurs de la mer » Michée 7. 19, c'est-à-dire, dans un endroit inaccessible, où ils sont effacés, oubliés pour toujours. Dieu dit : « Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés. » Hébreux 8. 12
Le salut est un cadeau de Dieu, gratuit ; Dieu me le donne. Je n'y suis pour rien. Je tends la main, je le reçois, je dis merci.
Avoir la foi, c'est considérer comme vrai et croire ce que Dieu me dit.
Elle vient d'abord de ce que j'ai entendu : « La foi vient de ce qu'on entend... par la Parole de Dieu. » Romains 10. 17 Avant tout, il faut croire que Dieu existe (Hébreux 11. 6), et qu'il parle par la Bible.
Ensuite, la foi c'est croire le contenu du message : « Tous les hommes ont péché et n'atteignent pas à la gloire de Dieu... ». Mais alors dans sa bonté, Dieu veut les rendre justes gratuitement par Jésus Christ. Par sa mort sur la croix le Christ a obtenu le pardon des péchés pour ceux qui croient en lui. (Romains 3. 23-25) La foi en est le moyen.
Pour acheminer l'eau de la source jusqu'au robinet, il faut des tuyaux. Bien sûr le plus important, c'est trouver la source, mais sans les tuyaux, pas d'eau. Le salut découle de la grâce de Dieu ; il est primordial. Mais sans la foi, pas de salut !
Enfin, la foi est la confiance en une personne qui ne déçoit jamais. Ce n'est pas un saut dans l'inconnu. Non, elle s'appuie sur des faits assurés, elle considère comme certaines les promesses de Dieu : « Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai, moi, dit Jésus, n'aura plus jamais soif... Cette eau sera en lui une fontaine jaillissant en vie éternelle. » Jean 4. 14 « Qui croit au Fils à la vie éternelle. » Jean 3. 36
On ne savait pas traduire le mot « foi » dans la langue d'une tribu d'Indiens d'Amazonie. Mais qu'est-ce qui représentait pour eux la plus grande confiance ? C'était d'attacher son hamac solidement aux arbres. Ils ont très bien compris quand le traducteur a dit : « La foi, c'est bien attacher son hamac à Jésus ». C'est se reposer, s'appuyer de tout son poids sur Lui.
Une autre image concerne les petits enfants : devant un danger, ou tout simplement pour traverser une rue passante, le petit enfant saisit la main du plus grand qui s'occupe de lui.
Comment la foi grandit-elle ? Par l'exercice et l'habitude.
Quand on connaît une personne de mieux en mieux, on peut lui faire confiance de plus en plus. Ainsi, en me fiant au Seigneur chaque jour, dans mes circonstances, j'éprouve qu'il est un Dieu fidèle. La foi grandit aussi par l'obéissance : « Soumettez-vous donc à Dieu. » Jacques 4. 7
Mais si ma foi est toute petite ? Même une main tremblante peut recevoir une pierre précieuse. Il suffit que la main soit ouverte.
Même une personne pleine de crainte peut être exaucée quand elle prie le Seigneur. Par exemple, un père très malheureux amène au Seigneur son fils habité par un démon depuis qu'il est petit. Il dit à peu près : Si tu peux quelque chose, je t'en prie, aie pitié de nous et aide-nous ! Jésus répond : Pourquoi dis-tu : « si tu peux... », tout est possible pour celui qui croit !
Alors le père s'écrie : Je crois, viens en aide à mon manque de foi. Il s'est adressé à la bonne personne : l'enfant est guéri. (Marc 9)