Camille aime bien regarder les vieilles photos de la famille, elle feuillette les albums inlassablement. Elle préfère les photos où elle se voit quand elle était bébé. - Les photos ? Oui, chacune rappelle beaucoup de rencontres agréables, de moments particuliers. Mais il ne nous vient pas à l'idée de photographier des portraits déformés par la colère ou la méchanceté, des têtes échevelées, des habits tachés ou déchirés. Si on me prend en photo, j'aime bien montrer mon plus beau sourire, avoir un vêtement qui me va bien, en un mot, être à mon avantage !
Imagine que, dans l'album de ma vie, chaque colère ou jalousie, chaque parole de vanité, chaque action égoïste, chaque pensée, et même chaque intention, soit enregistrée, je ne serais pas fière de le montrer, ni même de le regarder ! C'est pourtant ce que Dieu fait. Il se souviendra de chaque détail, même si je me suis empressé de l'oublier moi-même !
Jésus dit : « De toute parole oiseuse (vaine) qu'ils auront dite, les hommes rendront compte au jour du jugement. » Matthieu 12. 36
Dieu voit que « l'imagination des pensées du cœur de l'homme n'est que méchanceté en tout temps..., mauvaise dès sa jeunesse. » Genèse 6. 5 et 8. 21
Dieu est le juge infaillible et juste.
En ai-je peur ?
Si tu visites un château ancien, tu seras étonné d'y voir, dès l'entrée, les encadrements imposants des portraits des propriétaires, des bienfaiteurs, ou de tel ou tel personnage célèbre qui en a fait la gloire. Ils ont été peints à une époque où il n'existait pas de photos. Chacun resplendit dans ses habits de fête et dans le cadre approprié à sa grandeur !
Sous les traits souvent sévères, on ne voit pas si ces personnages ont été heureux ou non, aimables ou méchants. De toute façon, leur gloire a été éphémère, la plupart sont oubliés. Tous sont morts. Et où sont-ils ?
La Bible contient une galerie de portraits de personnes qui ont fait confiance à Dieu : leur nom ne sera jamais oublié. Parmi eux, on trouve Abel et Noé, Abraham et Sara, Moïse, ou Rahab la prostituée, Gédéon, David et Samuel, et beaucoup d'autres, qui ont souffert, ont été maltraités, (« dont le monde n'était pas digne » Hébreux 11. 38). Chacun d'eux a continué de faire confiance à Dieu à travers l'épreuve et la difficulté. Étaient-ils plus saints que d'autres pour être à la place d'honneur des palais célestes ? Non, mais ils ont cru Dieu : c'est cela, la foi.
Un peintre avait à faire le portrait d'Alexandre le Grand. Mais celui-ci portait au front une vilaine cicatrice très visible, souvenir d'un profond coup d'épée. Comment le peindre d'une façon ressemblante en supprimant cette marque qui le défigurait ? Mais comment peindre une aussi affreuse blessure sans nuire à l'harmonie du tableau ? Le peintre décide de représenter son sujet en train de réfléchir, la main sur le front, un doigt étendu cachant la cicatrice.
Heureusement tout le passé coupable, dont je suis encore confus et triste, peut être effacé. Et je peux figurer comme juste sur les listes de Dieu. Juste ? Oui, par le sang de Jésus Christ, tous mes péchés sont effacés, jusqu'aux plus vilaines cicatrices. Effacer, c'est plus que cacher. Lui est mort sur la croix pour répondre aux exigences de la justice et de la sainteté de Dieu. Par son sang je suis justifié, rendu propre devant Dieu, comme si mes fautes n'avaient jamais existé.
Un portrait ne donne qu'une image de la réalité, une enveloppe extérieure ; elle n'est pas la réalité de l'être. On peut soigner son apparence et l'espace d'un moment donner le change, faire semblant que tout va bien par exemple. Mais si « l'homme regarde à l'apparence extérieure, Dieu regarde au cœur. » 1 Samuel 16. 7 L'homme a toujours cherché à se valoriser ; il reste très vulnérable aux critiques et il recherche l'approbation. Mais ainsi, il est toujours esclave de son image et prisonnier du regard des autres.
Or le regard le plus important, le plus objectif est celui de Dieu, car Dieu voit jusqu'au plus profond des motivations et des pensées ; pourtant c'est un regard d'amour et de compréhension. La clé de la libération, c'est me voir comme Dieu me voit, réaliser ce qu'il pense de moi et le croire : un pécheur aimé qui devient un enfant pardonné.
Dieu m'aime comme je suis : il m'a aimé d'un amour gratuit, inconditionnel, quand j'étais éloigné de lui, perdu à cause de mes péchés. Je ne mérite rien, mais je suis devenu son enfant, car je me confie en l'œuvre parfaite de Jésus, mon Sauveur. Et son amour veut façonner toute ma vie.