Il y a quelques années, dans la banlieue d'une grande ville, un groupe d'enfants s'amusait. L'un d'eux, garçon plein d'entrain d'une douzaine d'années, était leur chef. Quand Pierre proposait un jeu, tous y participaient.
Ce jour-là un vieil homme infirme passa dans la rue. Ses bras et ses jambes étaient tordus, son dos voûté. Il avançait péniblement. Pierre se mit aussitôt à singer sa démarche boitillante en riant aux éclats. Tous l'imitèrent, chacun se moquant de la silhouette déformée du boiteux et lui lançant de nombreuses railleries. Sans un mot, l'homme continua son chemin. Plus tard, quand Pierre rentra chez lui, quelle ne fut sa stupéfaction de voir ce même homme en grande conversation avec sa mère. Consterné, Pierre n'osait avancer. "Allons, Pierre, viens dire bonjour à notre cher ami ! " s'écria sa mère. Oh ! Comme il aurait voulu être loin ! Tout honteux, il regardait fixement le visiteur inconnu et s'approcha lentement. Mais celui-ci, avec un bon sourire, le salua gentiment et posa sa main déformée sur la tête de Pierre : "Dieu te bénisse, mon garçon", dit-il. "Qu'en grandissant, tu deviennes un serviteur fidèle et un bon témoin du Seigneur Jésus !"
Peu de temps après, le vieil homme prit congé et s'en alla de sa démarche cassée. La porte d'entrée à peine refermée, Pierre se précipita vers sa mère :
"Maman, qui est-ce ? D'où vient-il ? Pourquoi est-il infirme ? Pourquoi est-il venu ?..." interroge-t-il fiévreusement.
— « Calme-toi, Pierre. Je vais tout te raconter... Quand tu étais un tout petit garçon, tu jouais un jour à poursuivre un beau papillon, et, sans que tu y prennes garde, il t'a amené tout près de la rivière. Tu as essayé de l'attraper et tu es tombé la tête la première dans l'eau glacée. Ce monsieur t'a vu tomber et a tout de suite plongé pour te retirer de l'eau, où déjà tu suffoquais. Il t'a sauvé la vie. Toi, tu ne t'es pas ressenti de ce bain forcé, mais lui, à cause de son âge, a failli mourir. Il est resté plusieurs semaines à l'hôpital et il en est sorti affaibli et handicapé. »
Le garçon s'était laissé tomber sur le tapis et sanglotait comme si son cœur allait se briser.
— « Pierre ! Qu'as-tu ?
— Oh, maman ! Je me suis moqué de celui qui a risqué sa vie pour moi, j'ai été très méchant envers lui, dehors. Pourra-t-il me pardonner ? »
Cette histoire n'est-elle pas un peu la tienne, celle de ton attitude vis-à-vis de Celui qui est venu du ciel, Jésus Christ, qui a donné sa vie pour toi, pour te sauver d'une mort éternelle ? Aujourd'hui il porte encore dans son corps les cicatrices des souffrances qu'il a endurées : les marques des clous dans ses mains et ses pieds et celle de la lance du soldat dans son côté.
Comment l'as-tu traité ces dernières années ? T'es-tu moqué de lui comme ceux qui l'ont vu sur la croix (Psaume 22. 6-7), les foules « assemblées à ce spectacle », Hérode et ses troupes qui « l'ont traité avec mépris », les chefs, les soldats et les malfaiteurs qui l'injuriaient (Luc 23) ?
T'es-tu demandé pourquoi il avait enduré la honte et le mépris, et cette mort terrible ? C'est par amour : « LE CHRIST NOUS A AIMÉS ET S'EST LIVRÉ LUI-MÊME POUR NOUS. » Éphésiens 5. 2 C'est pour payer le prix exigé par Dieu, pour nous racheter de notre culpabilité à cause du péché, « CAR LE SALAIRE DU PÉCHÉ, C'EST LA MORT. » Romains 6. 23
Méprises-tu encore son grand amour (l'indifférence, c'est du mépris), ou veux-tu dire aujourd'hui, avec l'apôtre Paul,
je crois « AU FILS DE DIEU QUI M'A AIMÉ ET QUI S'EST LIVRÉ (DONNÉ) LUI-MÊME POUR MOI » ? Galates 2. 20
La Bible raconte l'histoire d'enfants qui se sont moqués d'un prophète. « Comme Élisée montait par le chemin, des petits garçons sortirent de la ville et se moquèrent de lui et lui dirent : "Monte, chauve. Monte, chauve !" » En insultant l'envoyé de Dieu, ils outrageaient Dieu lui-même.
Que s'est-il passé ? « Deux ourses sortirent de la forêt et déchirèrent d'entre eux quarante-deux enfants. » 2 Rois 2. 24-25
La punition est rarement aussi subite mais « les jugements sont préparés pour les moqueurs. » Proverbes 19. 29 Aussi même quand on est jeune, il faut faire le choix de la foi :
— Dis donc, Gur, sais-tu que Taj Ghose est devenu chrétien ?
— Lui, ça ne m'étonne pas, c'est "une chiffe molle" ! (c'est-à-dire un être inutile, sans consistance, une "poule mouillée").
Celui que les deux jeunes Hindous méprisaient était l'un de leurs camarades de classe, un être chétif et peureux. Mais Taj Ghose avait appris à connaître le vrai Dieu et, comme il savait qu'il n'avait pas de force, souvent il le suppliait : "Seigneur, donne-moi une occasion de te faire honneur !"
Un samedi en rentrant chez lui, il entendit des appels au secours qui sortaient d'un puits au bord du chemin. C'était une petite fille qui venait d'y tomber en puisant de l'eau. Comment la secourir ? Il faudrait une corde ! Taj aperçoit un buffle dont le licou traîne par terre, il s'approche, et malgré les efforts furieux de l'animal pour le piétiner, il réussit à s'emparer de la corde et court vers le puits. La fillette a disparu ! "Oh ! Seigneur aide-moi !" Et résolument il attache un bout de la corde à une branche et passe l'autre autour de sa taille. Il plonge plusieurs fois avant de ramener l'enfant à la surface mais elle est trop lourde pour lui ; alors tant bien que mal il attache la corde autour d'elle pour la maintenir au-dessus de l'eau. Lui-même remonte péniblement et tombe d'épuisement au bord du puits.
Un jeune Hindou qui passait par là tira sur la corde et la fillette fut délivrée. "C'est Dieu qui m'a donné la force de sauver l'enfant", pensait Taj. Mais le jeune Hindou fit le récit de cet exploit à tout le monde ainsi qu'au journal local, et le frêle Taj Ghose dut raconter comment Dieu lui avait donné la force nécessaire. Par son témoignage plusieurs de ses amis furent conduits à Jésus Christ.