C'était un sale endroit que celui où les mineurs campaient, et ils y menaient une sale vie, autour de deux tavernes. Le poste médical le plus proche était à plusieurs kilomètres en descendant la piste. C'est pourquoi personne ne sut que faire quand, par une nuit de tempête, une jeune femme épuisée est venue mourir dans le campement, avec un nouveau-né dans les bras. Ils l'ont couchée dans une des cabanes. Et ne sachant d'où elle venait ni où elle se rendait, ils l'ont enterrée. Mais que faire du bébé, une petite fille, qui pleurait ?
À la surprise générale, le vieux Charlie, solitaire et peu sociable, sort du groupe et ramasse le petit paquet sale et bruyant : « Laissez-la-moi, dit-il d'une voix rude, j'ai déjà élevé une petite. Tom, va vite au bazar acheter du lait ; essaie de trouver un biberon. » Charlie emporte la petite fille chez lui et la couche sur sa couverture crasseuse. Il reste là à la regarder avec un sentiment d'impuissance. Il a eu une fillette, il y a très longtemps, mais quand sa femme l'a quitté en emportant l'enfant, quelque chose s'est éteint en lui. « Je l'appellerai Virginie, murmure-t-il. Mais ma Virginie était aussi propre qu'une fleur blanche. Je ferais bien de la laver... ».
Ce bébé qui est entré chez Charlie, c'est un peu comme la vie de Dieu qui entre en celui qui croit au Seigneur Jésus. Charlie a ouvert sa maison, comme toi, tu peux ouvrir ton cœur à l'amour de Jésus. Tout va changer on ne peut plus vivre comme avant !
À l'aide de quelques morceaux de bois, d'un briquet, d'un seau et d'un savon, Charlie fait la toilette de la nouvelle Virginie. Mais c'est dommage de l'envelopper dans une couverture aussi sale. Il fouille dans son coffre et trouve une chemise de lin propre et un petit morceau de tissu éponge, dont il enveloppe le bébé. Maintenant il la berce pour essayer de calmer ses cris affamés, jusqu'à l'arrivée de Tom.
Quand le bébé s'endort enfin, après avoir tété, le vieil homme murmure : « Il lui faudrait un berceau ! » Et il sort pour trouver une caisse d'emballage vide qu'il remplit de paille. Au bazar, on lui donne quelques chutes de tissu blanc, un peu de layette et une couverture. Tout le campement commence à s'intéresser à « la petite du vieux Charlie ».
Ce bébé, c'est comme la vie nouvelle que Dieu donne à ses enfants : il faut s'en occuper, la nourrir. Sais-tu ce qui fait du bien au croyant ? C'est la Parole de Dieu. Si tu aimes le Seigneur Jésus, si tu as cru en Lui, n'hésite pas à lire la Bible : elle est nécessaire pour nourrir ta nouvelle vie.
Quelques jours plus tard, Charlie est en train de regarder dormir le nouveau bébé. Quelle jolie fleur blanche au milieu des chiffons propres ! Mais quelque chose jure avec cette pureté. Pour la première fois, il remarque les affreuses taches de son plancher. Le berceau tout blanc a l'air de ne pas être à sa place ! Aussi se met-il à récurer les planches à fond, jusqu'à ce qu'elles perdent leur couleur sombre. Mais c'est alors que le plancher semble tout bizarre et déplacé. Charlie n'avait pas remarqué jusqu'ici l'épaisse couche de crasse et la vermine sur les murs, pas plus que le plafond tout noir. « Je vais planquer la petite chez Tom, puis je ferai un saut au bazar pour acheter une brosse, du blanc de chaux et un insecticide. » II travaille dur pendant deux jours, tandis qu'un de ses copains veille sur Virginie, la cause innocente de tout ce remue-ménage. Le second soir, il la rapporte fièrement dans son intérieur rajeuni, et la tient sur ses genoux. Elle regarde d'un air solennel les murs et le plafond blancs, puis elle se retourne et le regarde de ses yeux bleus de bébé. Il commence à se sentir mal à l'aise, dans toute cette pureté. Il prend conscience de ses vêtements tachés, de sa barbe hirsute, de ses cheveux en bataille, de ses mains sales... La crasse ne convient pas à un bébé !
Pareillement les mauvaises habitudes d'un pécheur ne conviennent pas à celui qui a reçu la vie de Dieu. Le grand nettoyage qui s'effectue dans la maison de Charlie est une image des changements que le Seigneur Jésus veut opérer dans la vie de ceux qui l'ont reçu comme leur Sauveur.
Charlie recouche Virginie et sort se promener près du ruisseau. « Va falloir penser sérieusement à un ravalement de façade ! » marmonne-t-il en voyant son reflet dans l'eau. Il se fait égaliser les cheveux et la barbe ; il achète de nouveaux vêtements et se met à laver les vieux. Quand le printemps laisse place à l'été et que le temps se réchauffe, il met le berceau dehors au soleil, et la petite gigote et gazouille avec de grands sourires.
Le Seigneur Jésus t'a donné la vie éternelle lorsque tu as cru en Lui. Il désire que cette vie transforme tes habitudes, tes pensées, tes paroles, pour que tu sois digne de Lui.
« Elle va bientôt pouvoir s'asseoir, pense le vieux Charlie, et qu'est-ce qu'elle va bien pouvoir regarder avec ses yeux grand-ouverts ? De la boue piétinée, un vieux tas de détritus ? Ça ne va pas ! » Alors il commence à bêcher son lopin de terre, puis il se procure au bazar quelques semences de fleurs ; il redresse la clôture, il plante, il arrange... sous le soleil du début d'été. Très vite, le jardin de Charlie est devenu tout à fait présentable. Graduellement d'autres jardinets sortent de terre, d'autres cabanes sont nettoyées et blanchies. Il n'y a pas de raison que nous vivions tous comme des porcs ! » se disent certains. Aucune raison, en effet ; mais la véritable raison de ce changement est la toute petite nouvelle vie du bébé.
Ainsi, quand tu crois au Seigneur Jésus, il entre dans ton cœur et crée une nouvelle vie en toi, une vie propre. Cette vie a des désirs nouveaux : faire ce qui plaît au Seigneur. Et tout ce qui ne va pas avec cette nouvelle vie doit être changé. Si le Seigneur est le centre de ta vie, Il viendra tout transformer.
— As-tu déjà vu Dieu ? demandait un petit garçon à son père.
— Non, « Personne n'a jamais vu Dieu », mais « celui qui m'a vu a vu le Père » a dit Jésus, car Il est « l'image du Dieu invisible ».
— Où habite le Seigneur Jésus aujourd'hui ?
— C'était déjà la question de deux disciples autrefois. Regarde dans l'évangile de Jean (1. 37-39) : Jésus leur demande : « Que cherchez- vous ? » Ils répondent : « Où demeures-tu ? » — « Venez et voyez », dit-il.
Ils l'ont suivi et ont vu où il habitait. Ils sont restés près de Lui cet après-midi-là. Ils ont compris qu'Il est le Fils de Dieu, le Christ !
— Aujourd'hui, est-il seulement au ciel ?
— Non, Il nous a laissé quelques-unes de « ses adresses » sur la terre. Il habite aujourd'hui dans le cœur de celui qui l'aime : « si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole, et mon Père l’aimera ; et nous viendrons à Lui et nous ferons notre demeure chez lui. » Jean 14. 23
Lis l'Evangile pour apprendre à Le connaître.