En cette fin d'année 1989, dans la neige et le vent glacial, le colporteur Xi marche péniblement de village en village, dans les collines du Gansu, en Chine. En arrivant au sixième village de sa tournée, il sent tout de suite que quelque chose ne va pas. Les gens sont dehors, rassemblés par petits groupes ; ils se parlent à voix basse et se lancent des regards accusateurs.

- Bonjour à tous. Je vous apporte une bonne nouvelle...

- Tais-toi, nous n'avons ici que des mauvaises nouvelles ! Aujourd'hui, un bébé a été volé. L'enlèvement d'enfants n'est pas rare en Chine, car les couples n'ont droit qu'à un enfant et il existe des bandes qui volent les bébés dans les campagnes pour de riches couples de la ville qui n'en ont pas.

- Pourrais-je voir les parents, demande-t-il ?

- Va-t’en, on n'a pas besoin de toi ici !

- Oh, s'il vous plaît, conduisez-moi chez eux, je pourrai peut-être les aider, supplie-t-il.

On l'amène vers la cabane des malheureux parents qui le dévisagent sans mot dire.

- Je comprends votre terrible chagrin, dit-il. Je connais quelqu'un qui peut vous aider, c'est Dieu. J'aimerais le prier pour vous.

Alors que les villageois s'attroupent, dans un silence de plomb, il se met à prier : « Cher Père céleste, il y a bien longtemps, à cette époque de l'année, tu as envoyé un enfant dans le monde et tu nous as sauvés. Aujourd'hui nous te demandons de nous délivrer de cette tristesse en ramenant l'enfant disparu. Amen. »

- Tais-toi et va-t’en, s'écrie le père. Nous avons prié nos dieux, sans résultat ; le tien ferait-il mieux ?

On le saisit avec violence et on le chasse du village. Quel échec ! Le pauvre homme s'en va en pleurant de honte. Il se dit : « Seigneur, toi le Fils de Dieu, tu es venu dans le monde en sachant que tu serais méprisé, battu, chassé, incompris et... crucifié. Tu es venu quand même. Moi, j'espérais être reçu comme quelqu'un d'important... ! » Alors il s'agenouille dans la neige, et il sait qu'il doit retourner au village. Mais qu'il a peur ! Le cœur serré, il fait demi-tour et revient lentement sur ses pas. C'est très dangereux et que va-t-il leur dire ?

Soudain dans le silence de cette fin d'après-midi, il entend pleurer un bébé. Guidé par les cris, il se dirige vers un vieux puits désaffecté. Avec quelle émotion il tire vers lui un petit être tout bleu de froid, enroulé dans une couverture. C'est sûrement le bébé volé ! Une petite fille ! Voilà pourquoi elle a été abandonnée dans le puits : les couples de la ville ne veulent que des garçons ! Il se met à courir vers le village en réchauffant le bébé dans ses bras.

Les villageois, stupéfaits, sont saisis de joie et guident maintenant le colporteur vers la cabane des parents qui rayonnent de bonheur.

- Viens te réchauffer près du feu, s'écrie le père.

- Qui est ce Dieu que tu as prié, demandent-ils ?

Quel changement et quelle invitation ! Face à une trentaine de villageois attentifs, il peut annoncer l'évangile.

- Le Dieu que j'ai prié est venu sur la terre sous la forme d'un bébé, il y a environ 2000 ans. Le grand Dieu créateur du ciel, de la terre et de tout ce qu'on y voit, celui qui a fait l'homme, le Dieu infini et tout puissant, a bien voulu descendre vers nous. Il est devenu un homme pour pouvoir nous parler. Il a un plan et une espérance pour ceux qui l'écoutent. Il veut nous rendre heureux près de lui pour toujours. La mort n'est pas la fin de l'existence ; et la réincarnation n'existe pas, car la Bible dit : « Il est réservé aux hommes de mourir UNE fois (une seule) et après la mort (vient) le jugement ». Le grand Dieu tout puissant est aussi un Dieu juste, qui jugera chacun selon ses actes.

L'anxiété se lit sur plus d'un visage.

- Mais ce Dieu si grand s'intéresse à nous, qui vivons misérablement, qui étions désespérés (comme avant de retrouver l'enfant volé).

Il nous a tellement aimés qu'il a envoyé son Fils unique dans le monde pour nous sauver de la mort éternelle, pour nous approcher de lui et nous donner une vie de bonheur.

— Comment a-t-il fait, murmure quelqu'un ?

Alors le chrétien prend sa vieille Bible, toute usée, et l'ouvre à l'évangile selon Luc (2. 9-14) :

La gloire de Dieu brille autour des bergers quand l'ange annonce : « N'ayez point de peur, car je vous annonce un grand sujet de joie qui sera pour tout le peuple. Car aujourd'hui, dans la cité de David, vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et ceci en est le signe pour vous, c'est que vous trouverez un petit enfant emmailloté et couché dans une crèche. Et les anges se sont mis à chanter les louanges de Dieu :

Gloire à Dieu au plus haut des cieux !

Et paix sur la terre aux hommes qu'il aime ! »

Vous vous demandez pourquoi les anges étaient si enthousiastes ? Bien sûr, chaque naissance est un mystère et un miracle… comme celle de cette belle petite fille retrouvée. Mais pour la naissance de l'enfant Jésus, l'inimaginable s'est produit : Dieu devenu réellement un homme ! Quelle puissance extraordinaire quand le Dieu infini est entré dans notre cadre espace/temps en prenant une forme humaine, tout en gardant son caractère infini. Quelle justice inconcevable quand ce Dieu parfait, vrai, pur, est venu dans ce monde vers des hommes enfoncés dans le mal, quand il a pris sur lui leurs péchés, subissant à leur place le châtiment qu'ils méritaient (ce qui s'appelle l'expiation). Il est mort à ma place et à la place de chacun de vous. Et Il s'est donné la peine de venir lui-même. Il a fait tout cela par amour pour nous. Quel amour merveilleux ! Oh oui, les anges pouvaient éclater de joie ce jour-là et proclamer la gloire du Dieu suprême !

Cette même nuit, les parents ont cru en Jésus. Et le colporteur a compris qu'il avait retrouvé le bébé, parce qu'il avait déjà repris le chemin du village, après avoir décidé d'apporter l'évangile malgré le prix à payer.

Et toi, t'es-tu aussi penché sur la crèche du Seigneur Jésus ? As-tu été saisi par la puissance, la justice et l'amour infinis de ce Dieu merveilleux ? Il veut être aujourd'hui ton Sauveur et ton Dieu.