Comme le fils était encore loin, son père le vit...

« Comme le fils était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, iI courut se jeter à son cou et l'embrassa. » Luc 15

« J'ai effacé… comme une nuée tes péchés : reviens à moi, car je t'ai racheté. » Ésaïe 44. 22
TA MÈRE T'ATTEND

Maria est partie de chez elle en claquant la porte. Peut-être est-ce aussi ton histoire ? Sa mère, sans nouvelles d'elle, tente de retrouver sa trace. En vain ! Elle sait bien qu'une fille qui fugue va faire de drôles de rencontres, qu'elle sera entraînée toujours plus bas, toujours plus loin de la maison. La mère de Maria a fait le tour des « boîtes » et des quartiers mal famés, elle a arpenté des kilomètres de trottoirs. Elle ne sait plus que faire pour retrouver sa « petite fille », à qui elle pense jour et nuit.

Il lui vient une idée : elle affiche sa propre photo, agrandie, à l'entrée de maisons d'accueil pour femmes de la rue en difficulté. Au bas du portrait, elle a tracé ces mots en gros caractères : TA MÈRE T'ATTEND. De nombreuses filles voient cette affiche, qui ne leur dit rien. Mais un soir, l'une d'elles s'arrête longuement, elle contemple ce visage : oui, c'est bien elle ! C'est sa mère, qui semble lui dire : reviens vite. Je te pardonne, je t'aime toujours ! Émue aux larmes, Maria est repartie aussitôt en sens inverse et, malgré sa tristesse et sa honte, elle est revenue à la maison.

ES-TU LE PLUS JEUNE FILS...

Connais-tu l'histoire, racontée par Jésus, du père qui avait deux fils ? C'est à peu près ceci :

— Papa, je veux tout de suite ma part d'héritage, réclame le plus jeune. Il ramasse tout l'argent donné par son père, sans dire merci, et part loin de la maison. Il court d'aventure en aventure, il fait la foire et dépense tout jusqu'au dernier sou. Mais maintenant c'est la famine et le garçon n'a plus rien à manger. Il cherche du travail et ne trouve à s'embaucher que comme gardien de cochons. Il n'a même pas droit à leur nourriture. Alors il se met à réfléchir : je n'en peux plus ! Je meurs de faim ! Faut que je rentre à la maison et que je demande pardon à mon père ! Et le voilà qui se met en route.

Tu trouves peut-être que c'est difficile de demander pardon et pourtant c'est le seul moyen de remettre de l'ordre dans sa vie quand on a fait une bêtise. Mais le père, pendant tout ce temps, avait-il oublié l'enfant perdu ? Non ! II se disait sans doute : Où est-il mon petit ce soir ? N'a-t-il pas froid ou faim ? N'est-il pas malheureux ? Peut-être qu'il n'ose pas revenir même s'il en meurt d'envie ? Et ce papa, à chaque instant, guette le retour de son enfant bien-aimé avec une patience et une tendresse infinies. Il lui faut, pour être heureux, tous ses enfants autour de lui.

J'imagine qu'il sort de sa maison et qu'il va tout au bout de son domaine pour voir la route le plus loin possible, puis il revient à pas lents, seul et triste, car son fils n'est pas là.

Combien de temps a duré son attente ? Des mois, des années ? Il n'a jamais arrêté d'aimer son fils.

En réalité, tu le comprends, il n'y a que Dieu pour avoir un tel amour, pour ne jamais désespérer.

Oui, ce père, il avait bien raison d'avoir gardé l'espoir, car un jour son fils est revenu. Comme le cœur du fils battait fort quand il a vu de loin son vieux papa s'avancer et se mettre à courir à sa rencontre ! Lui ne pouvait pas courir, il avait bien trop peur et tellement honte ! Quand il a commencé à lui dire tout ce qu'il avait préparé :

« Papa, j'ai péché contre Dieu et contre toi. Je ne mérite pas d'être appelé ton fils. Et... », il n'a pas eu le temps de terminer, son père l'a pris dans ses bras et l'a serré très fort sur son cœur en l'embrassant. Ils pleurent tous les deux et le père répète : mon petit, mon petit, tu es revenu ! Viens, on va faire une grande fête ! Rentrons à la maison.

Si tu es cet enfant perdu, reviens à Dieu, en lui disant : « J'ai péché contre toi ». Dans son amour de Père, il veut te recevoir à bras ouverts. Peux-tu être certain qu'il te pardonne ? Oui, parce qu'il a donné Jésus, son Fils, pour payer à ta place le prix de tes fautes. Et quel prix ! Jésus a payé de son sang, de sa vie. Il s'est donné lui-même entièrement pour que tes péchés soient effacés. Plus de honte, plus de condamnation, mais la vraie joie dans le cœur de celui qui croit.

Combien j'ai soif de te revoir,

Mon enfant ! Combien je t'aime !

Oh, dans mes bras reviens ce soir !

Entends mon appel suprême :

Mon cœur est plein, je veux te revoir,

Reviens mon enfant, ce soir !

... OU LE FILS AÎNÉ ?

L'histoire n'est pas finie. Qu'est devenu le fils aîné, celui qui n'a pas quitté la maison paternelle ? Harassé de fatigue, chaque soir, il revient des champs, avec la satisfaction du devoir accompli. Le voilà justement qui entend la musique et les danses. Il demande ce qui se passe. Et quand on lui dit que c'est la fête en l'honneur du retour de son frère indigne, il fait une terrible crise de jalousie... Il ne veut pas être de cette fête. Il rumine dehors sa rancune, toute l'amertume secrète de ces années de fils soumis : Et moi, là-dedans ? Le père aime-t-il mieux mon paria de frère que moi ?

Pourtant son père est là, dehors, le regard rempli d'amour, les bras grand ouverts pour accueillir son fils aîné, et même il le prie d'entrer ! (Dieu nous prie de revenir à lui, tu te rends compte !) Mais le fils boude l'invitation : c'est pour ce vaurien que tu fais une telle fête, et moi alors ? Moi qui t'ai servi depuis tant d'années !

Toi, mon enfant, répond le père (tu vois, on est toujours son enfant, l'enfant du Père), on ne se quitte pas, tu es toujours avec moi. Tout ce que j'ai est à toi. Nous avons tout en commun.

Peut-être ressembles-tu au frère aîné ? Un jour tu as donné ton cœur au Seigneur Jésus. Tu sais depuis longtemps que tu es un enfant du Père, mais ta vie est morne et routinière, tu as négligé la lecture rafraîchissante de la Bible, tu « boudes » la prière, tu regardes tes frères avec envie, tu oses traiter ton Père d'injuste. Lui, sans un reproche, veut te ramener dans la joie de sa présence. Il attend, les bras grand ouverts, pour serrer tous ses enfants sur son cœur, car il les aime tous.

« Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu. » 1 Jean 3. 1

Publié le 30.01.1996


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