La Bible de Mary Jones

Découverte d'un trésor

Peu après la Révolution française, il y a plus de 200 ans, naissait dans un village du pays de Galles, une petite fille intelligente et volontaire, Mary Jones. Son père était un pauvre tisserand, souvent au chômage. Sa mère était toujours malade.

Dès huit ans, Mary aimait accompagner ses parents, chrétiens tous les deux, à des réunions de prières dans un village éloigné. Elle s'y rendait pieds nus. Sa plus grande joie était d'entendre lire la Bible. Elle mémorisait les versets qu'elle entendait le dimanche. Elle aurait tellement aimé lire elle-même ! Mais il n'y avait pas d'école dans la région. Alors elle priait : « Seigneur Jésus, toi qui peux tout, fais que je puisse apprendre à lire ! »

Aussi fut-ce un grand jour pour elle, quand plusieurs familles riches ouvrirent une classe dans le village voisin, à une demi-heure de chez elle. Mary dansait de joie. Elle apprit très vite à lire. Elle pourrait bientôt lire la Bible ! Il n'y en avait qu'un exemplaire chez la femme du plus grand propriétaire du pays. Elle demanda l'autorisation de s'y rendre chaque samedi. Elle ne connaissait pas de plus grand trésor.

Elle répétait souvent, avec regret : « Moi, je n'ai pas de Bible ! »

Une importante décision

Mary n'a qu'un désir : posséder à son tour une Bible. Mais comment faire ? Une Bible coûte très cher à cette époque, au moins 100 francs, et Mary est très pauvre. Pas d'argent de poche ! Et il est très difficile de gagner quelques sous. Mais quand on lui demande ce qu'elle va faire, Mary répond : « Dieu a dit : demandez et il vous sera donné, il me donnera une Bible ». Son père prend quatre morceaux de bois et lui fabrique une tirelire. Il y met même les premiers dix centimes. Il ne lui en manque plus que 9 990 !

Alors, à dix ans, la fillette s'engage dans toutes sortes de menus travaux : elle ramasse des fagots d'ajoncs pour 0,15 centimes l'un. Elle vend les œufs des poules qu'un voisin lui a données. Elle garde des enfants. Un jour, elle trouve une bourse pleine d'argent et gagne 5 francs en la rendant à celui qui l'avait perdue. Mais au bout d'une année, quelle déception ! Il n'y a pas encore 10 francs dans la tirelire ! Mary a bien envie de pleurer. Pour la consoler, son père lui dit : « Si tu as de la foi comme un grain de moutarde, tu pourras soulever des montagnes ! »

Alors Mary, persévérante, continue, avec un nouveau zèle, à économiser sou après sou, année après année. Elle fait de la couture à domicile et saisit toutes les occasions qui se présentent.

Le grand voyage

Voilà déjà six ans que Mary remplit sa tirelire. Maintenant, à seize ans, elle est riche des 100 francs qu'elle a gagnés. Où trouver une Bible ? Mary se renseigne et apprend qu'à Béla, à 35 kilomètres, le pasteur Charles en a sans doute une à vendre.

Il n'y a qu'une solution : aller la chercher à pied. Malgré leurs craintes, ses parents laissent partir leur fille qui n'a jamais quitté son village.

Un beau matin, la voilà partie, légère et joyeuse, sur le chemin caillouteux qui enjambe les montagnes. Souvent elle demande son chemin : « Béla est encore loin ? — Oh oui, très loin ! » Mais après la dernière colline, voici enfin la ville, dont les maisons s'éclairent une à une dans le gris du soir. Très fatiguée, elle arrive chez M. Edwards, à l'adresse qu'on lui avait fournie, où on lui donne un bon lit.

Le lendemain, Mary va-t-elle entrer en possession de son plus cher trésor ?

Victoire !

« Voici une jeune fille qui a fait presque 40 kilomètres à pied pour avoir une Bible », annonce M. Edwards au pasteur Charles.

- Une Bible ! Mais sais-tu lire ?

- Oui, Monsieur. Et j'aime la Bible depuis que je suis toute petite.

- Saurais-tu réciter un Psaume ?

Mary récite le Psaume 23, 103, 121.

- Tu es venue exprès pour acheter une Bible ?

- Oui, j'ai travaillé six ans pour la gagner et j'ai cent francs dans ma bourse.

- Oh, dit-il très triste, je n'ai plus de Bible galloise.

- Plus de Bible ! dit Mary en pleurant.

Les deux hommes se regardent, désolés. En effet, il n'en existe nulle part, la dernière édition est épuisée. Il n'en reste qu'un exemplaire réservé à un ami qui a négligé de le prendre, et son prix est deux fois plus élevé que le montant des économies de Mary. Mais tant pis ! « Il faut que Mary ait sa Bible. Dieu le veut ainsi », pense M. Charles. Et il lui vend cette Bible à moitié de son prix.

Très reconnaissante et pleine d'entrain, Mary refait son long voyage, en emportant le précieux volume qu'elle conservera toute sa vie. On peut encore voir cette Bible, écornée, annotée, au Musée de la Société biblique, à Londres.

Les conséquences de sa foi furent immenses et durent encore. Deux ans après, M. Charles et ses amis, émus par l'histoire de Mary, décidèrent d'imprimer des Bibles, non seulement en gallois, mais dans toutes les langues du monde. Ce fut la première Société biblique, qui eut des filiales dans tous les pays et devint l'Alliance biblique universelle. Son but est toujours d'imprimer la Bible ou les Évangiles dans toutes les langues et de mettre ces exemplaires entre toutes les mains.

Toi qui peux facilement te procurer la Bible, le Nouveau Testament ou un évangile (une portion de la Bible) as-tu lu la Parole de Dieu ?

« BIENHEUREUX CELUI QUI LIT ET CEUX QUI ENTENDENT LES PAROLES DE LA PROPHÉTIE ET QUI GARDENT LES CHOSES QUI Y SONT ÉCRITES. » Apocalypse 1. 3
« BIENHEUREUX L'HOMME QUI A SON PLAISIR EN LA LOI DE L'ÉTERNEL. » Psaume 1. 1-2
« J'AI DE LA JOIE EN TA PAROLE COMME UN HOMME QUI A TROUVÉ UN GRAND BUTIN. » Psaume 119. 162

Publié le 20.08.1994


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