Un soir qu'il s'apprête à se coucher, un homme bien connu comme prédicateur entend frapper à sa porte. C'est à une petite fille trempée de pluie qu'il ouvre. En levant vers lui son visage menu et hagard, elle lui demande : « Êtes-vous le prédicateur ? »

— Oui, c'est moi.

— Bon, pouvez-vous descendre et faire entrer ma mère ?

— Ma chère petite, ce n'est vraiment pas à moi de faire rentrer ta mère. Si elle est ivre, appelle la police.

— Oh non, s'écrie-t-elle, vous ne comprenez pas. Ma mère n'est pas ivre. Elle est couchée à la maison et elle a peur de mourir. Elle veut aller au ciel mais elle ne sait pas comment. Elle a dit qu'elle voudrait trouver un prédicateur pour la faire entrer. Venez vite, Monsieur, elle va mourir !

L'homme ne peut résister à un tel appel : il promet à la fillette de la suivre dès qu'il sera habillé. C'est à travers le bidonville, jusqu'à une vieille maison, qu'elle le conduit, puis par un escalier étroit, le long d'un sombre couloir. Là, dans le coin d'une pièce lugubre, la mourante est étendue.

— Je suis allé te chercher le prédicateur, maman. Le voici. Dis ce que tu lui veux et fais ce qu'il te dira, et il te fera entrer.

Trop fatiguée pour s'asseoir, la pauvre femme demande faiblement : « Pouvez-vous faire quelque chose pour moi ? J'ai vécu toute ma vie dans le péché et maintenant que je suis en train de mourir, je sens que je vais en enfer ; mais je veux aller au ciel. Que dois-je faire maintenant ? »

En regardant cette créature usée, marquée par le péché, le prédicateur se dit : « Que vais-je lui répondre ? Elle n'a pas le temps de réformer sa vie ni de changer de caractère ! Je vais lui dire ce que ma mère me disait quand j'étais petit : si ça ne lui fait pas de bien, ça ne peut pas lui faire de mal en tout cas ! » Se penchant vers la femme, il se met à réciter Jean 3. 16 : « Dieu est bon et dans son livre, la Bible, il est dit qu'Il a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui, ne périsse pas mais qu'il ait la vie éternelle. »

— Oh, s'exclame-t-elle, c'est vraiment dit dans la Bible ? Alors, ça devrait me faire entrer. Mais, que faire de mes péchés ?

— « Le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché », continua-t-il, tout étonné que ces versets lui reviennent en mémoire.

— Tout péché, dites-vous ? C'est vraiment TOUT péché ? Ça devrait me faire entrer.

— Oui, il est écrit : tout péché, et la Bible ajoute :

— Bon, si le premier des pécheurs peut entrer, je le peux aussi. Priez pour moi, Monsieur !

Le prédicateur s'est penché en avant et il a commencé à prier avec la pauvre mourante. C'est à cet instant qu'elle est venue à Jésus qui ne repousse personne ; enfin elle est « entrée » ! « Et au même moment, ajoute le prédicateur, je suis entré, moi aussi. Le prédicateur et la femme, tous les deux pécheurs, entraient ensemble, cette nuit-là, par la porte du salut. »

Le Seigneur Jésus a dit : « MOI JE SUIS LA PORTE, SI QUELQU'UN ENTRE PAR MOI, IL SERA SAUVÉ... » Jean 10. 9 « ... Et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi... Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. » Jean 6. 37, 35

Le Seigneur Jésus est LA PORTE, il n'est pas une porte car il n'y en a pas d'autre. Les dix commandements ne sont pas la porte. Réformer sa vie et faire de bonnes œuvres, ce n'est pas la porte. Marie, la mère de Jésus n'est pas la porte. Jésus est la seule porte pour entrer au ciel. Un pécheur doit passer par lui pour être sauvé, lavé de ses péchés. La vie honnête du prédicateur ne pouvait le faire entrer, ni la mauvaise vie de la femme la laisser dehors. Les deux étaient des pécheurs, car « TOUS ONT PÉCHÉ et n'atteignent pas à la gloire de Dieu » Romains 3. 23 et ils ne pouvaient entrer que par la porte de la vie, par la foi en Jésus Christ.

Depuis son mariage, Maggie avait toujours vécu au pied des tours massives en granit écossais. Robbie, son mari, était le jardinier du château, où venait en vacances la famille royale. Quand le Prince Albert donnait des réceptions, c'était Robbie qui était chargé des fleurs. Comme il aimait raconter à sa femme et ses enfants tous les détails de ses journées !

Un jour, le prince mourut. Finis les bals et les rires au château ! Mais Robbie garda la charge des jardins. Robbie, à son tour, prit froid et mourut de pneumonie par un jour de neige. La reine exprima, par lettre, sa reconnaissance pour les services rendus et donna une pension à la femme du jardinier. Les enfants de Maggie grandirent et s'en allèrent. Mais aucun d'eux ne put l'arracher à sa vieille maison.

Cet hiver-là, il faisait un froid si terrible que la neige bloqua longtemps toutes les routes. Le charbon et la nourriture étaient rares et chers, le toit laissait passer l'eau, et Maggie, avec ses tristes pensées et ses rhumatismes, se lamentait.

Soudain, un coup frappé à la porte la fait sursauter. Qui peut bien venir par un jour pareil ? Et si c'était l'épicier avec sa facture ! Elle ne peut pas payer ! Un autre coup, plus fort, résonne à la porte. Sur la pointe des pieds, elle se glisse à la cuisine... Mais si c'était quelqu'un en difficulté, une voisine par exemple ? Elle se demande ce qu'elle doit faire, quand un troisième coup, très appuyé, retentit. Elle se précipite, ouvre la porte et croit tomber à la renverse ! Sur le seuil, un valet en livrée royale dépose un grand panier, tandis que, depuis la voiture, Sa Majesté elle-même lui adresse un signe de tête en souriant ! Ce n'est pas le châle bien chaud, ni le thé, ni la farine, ni l'argent qui ont fait couler les larmes de Maggie ! « Elle est venue en personne, ne cessait-elle de murmurer, et je ne le savais pas ! Dieu soit loué de ce que j'ai ouvert la porte ! »

La reine s'est arrêtée quelques minutes à la porte de Maggie, mais un plus grand personnage, le plus grand de tous, veut entrer chez toi, pour y demeurer, c'est le Seigneur Jésus lui-même :