J’étais aveugle et… maintenant je vois

« J’étais aveugle et… maintenant je vois. » Jean 9. 25
Des ténèbres à la lumière

Ah-Fu s'est glissé près de la fenêtre de la salle où des garçons, comme lui, chantent de tout leur cœur avec des visages rayonnant de joie. Ce « Cu-Yiasu » dont ils parlent doit être un merveilleux ami ! Ah-Fu écoute si bien qu'il ne voit pas arriver le gardien avec son gros bâton prêt à le frapper. Mais en une seconde, il s'est sauvé. Il sait bien qu'il ne peut aller avec les autres enfants parce que son oncle est un redoutable voleur, connu dans cette région de la Chine occidentale et qu'Ah-Fu fait déjà partie de sa bande.

D'ailleurs ce même soir, son oncle l'a envoyé dans le magasin de Pao-Sing, un riche marchand de coton, avec mission d'ouvrir la porte à la nuit, quand tout serait désert. II s'y faufile à l'heure où le magasin regorge de monde. Profitant de l'inattention générale, il gravit lestement l'échelle qui conduit à l'étage supérieur. Mais une paire d'yeux l'a aperçu... Ah-Fu s'est caché parmi les balles de coton et il s'endort. Quand il se réveille, il fait nuit. Il s'avance tout doucement vers le haut de l'échelle et regarde en bas. À sa surprise, il voit Pao-Sing lui-même encore très occupé avec ses livres de comptes. De toute la nuit le vieux marchand ne se lève pas, ni Ah-Fu trop effrayé pour bouger. Le matin vient enfin et un autre jour de travail commence. Le garçon n'ose pas sortir de sa cachette par crainte des représailles de son oncle ! Pourtant il a si faim qu'il a décidé de partir coûte que coûte, quand il entend le marchand dire à un des employés : « Ce soir je dîne ici avec un ami, prends cet argent et va m'acheter de quoi manger pour deux personnes. » « Ah bon, se dit Ah-Fu, je vais attendre qu'ils aient bien mangé et bien bu, et je pourrai sortir. » Mais au départ du dernier employé, il entend que Pao-Sing verrouille le magasin pour la nuit, sans attendre son invité ! Bientôt le marchand allume la lampe sur la table mise pour deux, et le voici qui commence à gravir l'échelle... Ah-Fu s'est mis en position de défense, quand une voix douce lui dit : « Jeune frère, tu dois avoir bien faim après deux jours et une nuit passés sous mon humble toit. Descends, viens manger avec moi. » Par crainte d'une trahison, Ah-Fu hésite à descendre. « Ne crains rien, petit frère, je suis tout seul ici. Viens, notre dîner va être froid. » Le garçon n'en revient pas ! Il descend pourtant et tous les deux mangent en silence, poliment. À la fin du repas, le vieux marchand, fixant Ah-Fu, lui demande :

« Pourquoi es-tu venu ? Pour me voler ?

— Oncle vénérable...

— Non, jeune frère, garde ta langue en prison. Moi aussi j'ai marché dans le chemin du mal et je comprends. As-tu vraiment besoin d'argent ?

— Si je repars les mains vides, mon oncle a juré de m'arracher les yeux. En fait, leurs bols de riz sont vides et ils ont faim.

— Je garde peu d'argent dans ce magasin, juste ces vingt dollars, je te les donne. Je t'en supplie, mon fils, fuis cette mauvaise vie. Moi je cherche à suivre Cu-Yiasu, le Sauveur. Aime-le, toi aussi ! Maintenant va-t'en et ne reviens plus troubler ma maison. »

Ah-Fu n'avait pas fait beaucoup de pas dans la rue, quand des membres de la bande s'abattirent sur lui et dans leur rage accomplirent leur terrible menace. Souffrant cruellement, abandonné à lui-même, il se traîna jusqu'à l'école de la mission, où il prit la résolution de suivre le Sauveur et Maître du vieux marchand. Ah-Fu a manifesté un don remarquable pour la musique et son talent a charmé de nombreux auditoires. Mais le chant le plus émouvant qu'il ait composé est un cantique qui dit à peu près : « Un jour j'étais aveugle, mais maintenant je vois ; la lumière du monde, c'est Jésus. »

Beaucoup de ceux qui l'entendent sont attirés par la lumière qui illumine la vie du jeune chinois aveugle.

Il y a 2000 ans...

« Les aveugles recouvrent la vue. » Luc 7. 22 C'était un cas misérable, aveugle de naissance et mendiant, pas meilleur ni pire qu'un autre, mais Dieu voulait manifester sa puissance et son amour à travers lui. Aussi est-il l'objet d'une cure miraculeuse : alors qu'un mot aurait suffi, Jésus lui fait un onguent de salive et de terre et lui dit : « Va et lave-toi au réservoir de Siloé ». Jean 9.7 L'aveugle est guéri. Le secret de la guérison et du bonheur est dans l'obéissance à la Parole de Celui qui est lumière. Sujet de la controverse générale (des voisins curieux, des parents craintifs et des pharisiens incrédules), il fait cette magnifique confession : « Je sais une chose, c'est que j'étais aveugle, et que maintenant je vois. » Luc 7. 25 Tout homme doit se voir dans la lumière de Dieu, tel que Dieu le voit : pécheur, perdu, aveugle quant aux choses de Dieu, mais ensuite Sa lumière chasse les ténèbres. « Moi, je suis la lumière du monde ; celui qui me suit... aura la lumière de la vie. » Jean 8. 12 Jésus use de compassion envers l'homme qui a été chassé dehors : il le cherche, le trouve, lui parle, se révèle à lui. L'homme voit et croit : c'est la foi. Il rend culte au Seigneur. (Luc 7. 37-38)

Jésus Christ est-il le Seigneur de ta vie ? Te laisses-tu conduire par lui, qui est la source de la lumière et de la vie ?

Aujourd'hui, encore des miracles

Gopal vivait en Inde avec sa vieille grand-mère dans une hutte en terre battue recouverte de feuillages. Il n'avait jamais vu briller le soleil, il n'avait jamais vu le visage de sa grand-mère, il était né aveugle. La vieille femme passait ses journées à filer devant sa porte et Gopal partait mendier avec son chien.

Un jour, le chien, trouvant ouverte la porte d'un jardin, conduit l'enfant vers un homme assis sous une véranda. C'est un missionnaire. « J'ai faim », supplie Gopal en tendant la main. Pour voir si le garçon est vraiment aveugle, l'homme lui lance une pièce qui roule par terre. Vivement le chien la prend dans sa gueule et la porte dans la main de son maître. Intrigué le missionnaire a pris des informations sur ce garçon qui remplit son cœur de compassion. Il l'a fait venir à son école et lui a donné chaque jour quelque argent pour subvenir à ses besoins. Gopal a très vite appris un grand nombre de versets de la Bible et il connaît beaucoup d'histoires qu'il peut raconter aux plus petits.

Au retour d'un voyage, le missionnaire ne trouve plus Gopal à l'école. Il se rend à sa hutte et se glissant par l'étroite ouverture, il voit l'enfant, malade, couché sur un lit de feuilles. Au bruit des pas, Gopal qui priait et récitait des versets s'interrompt et le prenant pour sa grand-mère lui dit : « Bientôt je serai délivré ! » « Je sais que mon rédempteur est vivant et que le dernier il sera debout sur la terre... et mes yeux le verront et non un autre. » Job 19. 25 L'homme passe un moment avec le malade et il est réconforté par la tranquille assurance qui soutient le petit aveugle.

Deux jours après, juste avant de mourir, Gopal s'est écrié : « Je vois, je vois une grande lumière ! Je le vois dans sa gloire ! Dites à mon maître que l'aveugle a vu... »

Publié le 20.02.1989


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