Prière dans la forêt équatoriale

Karago, le pygmée, est depuis dix-huit mois dans la maison du missionnaire où il accomplit diverses tâches modestes. Pendant ce temps, sa vie est transformée. Non seulement il apprend à lire et à écrire, mais son cœur s'ouvre à l'évangile. Il y a maintenant en lui un désir profond de faire connaître à son peuple de la forêt, si déshérité, le message libérateur. Avant de connaître le Seigneur, disaitil, je vivais dans la crainte : crainte de ne pas pouvoir me nourrir demain ou la semaine prochaine, crainte d'être chassé de mon village par une tribu ennemie, crainte du mauvais esprit ou du sorcier. Je croyais que ce dernier avait la force de me jeter un mauvais sort. Ce que Karago avait vu et entendu chez le missionnaire, ce que la lecture personnelle de la Bible lui avait révélé, tout cela l'avait convaincu de l'amour du Sauveur. Il savait maintenant qu'il avait été racheté de sa vaine conduite, enseignée dans sa tribu, par le sang précieux de Christ (1 Pierre 1. 18), et que

« Le sang de Jésus Christ nous purifie de tout péché. » 1 Jean 1. 7

Ce message, son cœur brûlait de le faire connaître à son peuple disséminé dans la grande forêt. Il en parla au missionnaire en qui il trouva une oreille attentive. « Va, lui dit ce dernier. Que Dieu t'aide et qu'il bénisse ton service pour tes frères ! »

Hamusini est également un pygmée, habitant avec les siens dans un petit village perdu dans la profondeur de la forêt vierge. Âgé de quarante ans, il est bien malade. On le transporte jusqu'au dispensaire de la mission. Plusieurs semaines se passent. Un jour, enfin, le médecin-missionnaire lui dit : « Hamusini, tu es guéri ! Tu peux retourner dans ton village. Mais n'oublie pas ce que tu as entendu ici ! » Ce qu'il avait entendu, lui aussi, c'était le message de l'amour du Sauveur. Mais il n'avait pas encore très bien compris que quelqu'un puisse l'aimer, lui, Hamusini, petit homme de la forêt où l'amour est étranger !

Ce qu'il avait aussi appris, et cela lui avait fait beaucoup de bien, c'était les cantiques qu'un croyant faisait répéter chaque matin aux malades en traitement au dispensaire. Sans bien comprendre tout le sens de ce qu'il chantait, il avait retenu les paroles et les mélodies de ces chants.

De retour dans son village, à l'heure où chaque soir, après les peines de la journée, tous s'asseyaient en rond, au milieu des huttes, pour deviser et chanter, Hamusini dit à ses voisins : « Je vais vous chanter ce que les missionnaires m'ont appris à l'hôpital. » Peu à peu, tout le répertoire du dispensaire était connu du village pygmée. Dans ce coin perdu de la forêt, retentissaient des accents encore jamais entendus.

Un jour, les voisins dirent à Hamusini : « Explique-nous ce que tu nous fais chanter ». Il en était incapable ! Mais il répondit : « Quand j'étais à l'hôpital, les missionnaires nous disaient : si vous avez une difficulté, il faut la dire au Dieu des cieux. Lui vous répondra. » Du village pygmée monta cette prière au Dieu inconnu : « Envoie quelqu'un pour nous expliquer ce que nous chantons ! » Et en croyant tout simplement que Dieu répondrait, les pygmées placèrent au milieu du cercle des chanteurs un siège pour l'envoyé qui serait la réponse à la prière.

Karago parcourait la grande forêt à la recherche des villages de pygmées. Quand il en trouvait un, il y restait quelques jours pour y annoncer le message de la Parole de Dieu qui avait transformé sa propre vie. Quelle joie pour lui de témoigner de l'amour de Jésus !

Un soir, à la tombée de la nuit, il avançait seul dans la forêt, lorsqu'il entendit au loin une mélodie. Mais, ses oreilles ne le trompent-elles pas ? Il lui semble reconnaître un cantique qu'il aime ! Il s'arrête ; il tend l'oreille. Les voix disent bien, dans le dialecte des pygmées, quelque chose de l'amour du Seigneur Jésus. Karago tressaille. Il s'approche. Il arrive au village où Hamusini et ses amis chantent à plusieurs voix, mélodieusement, l'un des beaux cantiques qu'il aimait tant chanter lui-même :

Le Seigneur m'aime, Bonheur suprême...

Il s'approche encore, et la conversation s'engage :

- « Que chantez-vous ?

- Un chant que Hamusini a appris à l'hôpital.

- Que veut dire ce chant ?

- Justement nous ne le savons pas ! Hamusini a demandé au Dieu des missionnaires d'envoyer quelqu'un pour nous apprendre ce que veulent dire ces paroles !

- Mais, mes amis, je suis justement l'envoyé de Dieu. Si je suis ici, c'est en réponse à vos prières. »

S'asseyant sur le siège préparé par la foi des pygmées, avec quelle joie Karago se met à annoncer l'évangile de la grâce de Dieu. C'est si extraordinaire que tous écoutent avec attention. Karago est resté plusieurs jours dans le village de Hamusini et il a pu y apporter la bonne nouvelle du salut par la foi en Jésus Christ, mort sur la croix pour nos péchés, ressuscité et remonté au ciel, d'où il veille sur nous.

La jeunesse aussi peut comprendre la Bible (3)
La tour de Babel et l'appel d'Abraham

« Et toute la terre avait une seule langue et les mêmes paroles. Et il arriva que lorsqu'ils partirent de l'Orient, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Shinhar ; et ils y habitèrent. Et ils se dirent l'un à l'autre : Allons, faisons des briques. et cuisons-les au feu... Allons, bâtissons-nous une ville, et une tour dont le sommet atteigne jusqu'aux cieux : et faisons-nous un nom de pour que nous ne soyons dispersés sur la face de toute la terre... Et l’Éternel dit : ...Allons, descendons, et confondons là leur langage, afin qu'ils n'entendent pas le langage l'un de l'autre. Et l’Éternel les dispersa de là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville. C'est pourquoi on appela son nom Babel » (ou : confusion). Genèse 11. 1 à 9

« Le Dieu de gloire apparut à... Abraham, lorsqu'il était en Mésopotamie... et il lui dit : Sors de ton pays et de te parenté, et viens au pays que je te montrerai. » Actes 7. 1 et 2 — Rappel de l'histoire des chapitres 11 et 12 de le Genèse
« Par la foi, Abraham, étant appelé, obéit... » Hébreux 11. 8

Les hommes n'avaient pas retenu la terrible leçon du déluge, leur cœur n'avait pas été changé. Un jour est venu où certains descendants de Noé ont voulu quitter le pays de montagnes où Dieu s'était fait connaître à leurs pères, et s'établir dans la plaine de l'Euphrate, dans l'Irak actuel. Ils espéraient que la vie y serait plus facile. Ils ont décidé d'y bâtir une ville, avec une très haute tour. Tout le monde pourrait admirer leur génie ; ils trouveraient là toutes les commodités de la vie ; et si un nouveau déluge survenait, ils seraient à l'abri. Grâce aux efforts faits en commun, ils n'auraient plus besoin de Dieu ! Du reste, peu après, ils l'ont remplacé par des idoles.

Quel affront au vrai Dieu ! Il ne pouvait pas permettre le succès d'une entreprise dirigée contre lui. Il a fait désormais parler ces hommes dans des langues différentes, ce qui les a empêchés de travailler ensemble. Représente-toi ce tableau : au lieu d'une ville magnifique montrant qu'on peut vivre sans Dieu, voilà un chantier abandonné, vite envahi par le sable, prouvant qu'« on ne se moque pas de Dieu » ! Galates 6. 7

Crois-tu que Dieu n'est que le punisseur des désobéissants ? Oh non ! Plein d'amour, il trouve son plaisir à attirer les hommes — et les enfants — à lui, pour leur donner ce qu'il a de meilleur. C'est ce qu'enseigne l'histoire d'Abraham, racontée juste après celle de la tour de Babel. Dieu s'est montré à Abraham sous une apparence merveilleuse, de façon à captiver son cœur. Il l'appelait à sortir de son pays idolâtre pour aller dans un autre pays où seul le vrai Dieu serait adoré et où Abraham serait rendu heureux. C'est pour l'encourager dans son voyage qu'il s'est montré à lui.

Abraham a CRU DIEU ; il a OBÉI à Dieu ; aussi Dieu l'a BÉNI, tu le verras en lisant la suite de son histoire.

Que vas-tu retenir de ce récit ? D'abord, le monde d'aujourd'hui, comme celui de Babel, est une société qui s'organise de façon à se passer de Dieu. Le monde veut satisfaire à tous les besoins de tous les individus. Il offre même des idoles, objets ou idées qui détournent de Dieu le cœur des hommes. Mais comme il l'a fait pour Abraham, maintenant aussi Dieu révèle sa gloire à ceux qui ont soif de vrai bonheur. Aujourd'hui, c'est par la Bible que Dieu se fait connaître lui-même, et qu'il fait connaître son Fils Jésus Christ. Dieu remplit notre cœur de lui par la lecture de ce Livre, et il nous appelle à sortir non de notre famille ni de notre travail, mais de l'esprit de ceux qui disent non à Dieu.

As-tu « vu » Jésus Christ, l'image du Dieu invisible, dans la Bible ? As-tu entendu son appel ? Lui as-tu ouvert ton cœur ?

Publié le 20.05.1983


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